Le groupe néerlandais Genson, spécialiste des petits fruits et producteur de plants de fraisiers, a récemment mis en place des essais de culture de fraise sur substrat de laine de roche sur sa station de recherche BerryNova située à Sint-Oedenrode dans le Brabant. Le groupe Genson a confié le suivi de ces essais à Floraison Plant Research, entreprise de R&D créée par Elke Schellekens, spécialiste des petits fruits. Au travers des premiers résultats, cette dernière confirme l’intérêt de ce nouveau concept qui certes reste à affiner sur le plan technique, mais qui promet d’ores et déjà de belles marges de progrès pour la production de fraise hors-sol.
Les essais de station de recherche BerryNova occupent deux tunnels et sont comparés aux cultures sur coco mises en place dans les tunnels adjacents. Les variétés non remontantes sont plantées selon une densité de 6 plants par mètre, pour 4 goutteurs. Pour les variétés remontantes, la densité est de 10 plants par mètre, pour 6 goutteurs. Le programme de fertilisation est le même que celui habituellement utilisé dans les essais de la station d’expérimentation Genson, avec une conductivité de 1,2 dans le cas des variétés non remontantes et de 1,4 dans les cas des remontantes. Selon les conseils de Grodan, les essais ont été conduits sur des pains monocouches, c’est à dire des pains de structure uniforme. Ce choix a été dicté dans l’objectif de favoriser un enracinement vertical le plus rapide possible. La stratégie d’arrosage et la gestion de l’EC en début de culture sont également adaptées pour inciter les racines à aller chercher l’eau en profondeur. Grodan a établi ces préconisations en se basant sur sa longue expertise des cultures hors-sol, mais aussi sur les premiers retours d’expériences de cultures de fraise sur laine de roche déjà effectuées en France et dans la station expérimentale de Hoogstraten (Pays-Bas). Pour gérer correctement les principaux paramètres de culture, l’essai a été équipé un système de mesure GroSens dont les capteurs mesurent en continu l’humidité, l’EC et la température dans le pain.
Un nouveau concept de production
2020 est l’année idéale pour évaluer l’intérêt du substrat en laine de roche pour la culture du fraisier. En effet, la région du Brabant a connu fin juin une vague de chaleur particulièrement précoce, suivie d’une période plutôt fraîche. Dans ces conditions, les besoins en eau de la plante et la conductivité du substrat ont beaucoup fluctué sans pour autant pénaliser le résultat final de la culture. « Pour les variétés remontantes (Malling Centenary), le rendement en fin de culture des plantes sur laine de roche est sensiblement équivalent à celui sur substrat organique (coco), avec globalement des fruits de belle présentation et de bonne qualité gustative pour les deux modalités, mais avec un léger avantage en faveur du coco pour ce qui concerne le pourcentage de catégorie I. En revanche, dans le cas de variétés non remontantes (Malling Champion), la modalité sur laine de roche a permis d’obtenir des rendements plus élevés avant la mi-juillet (jusqu’à la semaine 29 incluse), et ce malgré une plantation plus tardive », explique Elke Schellekens. Selon elle, ces premiers résultats démontrent que la culture de fraise sur substrat en laine doit être abordée comme un tout nouveau concept de production, qui nécessite une conduite de l’irrigation et de l’EC adaptée. « C’est un concept qu’il faut apprendre à maîtriser mais qui laisse d’ores et déjà percevoir de belles perspectives », ajoute-t-elle.