L’objectif de la Journée Mondiale de l'Eau est d’attirer l'attention sur l'importance de l'eau. Saviez-vous qu'aujourd'hui 2,1 milliards de personnes vivent sans eau potable à la maison ? Or les Nations Unies se sont engagées à garantir d’ici 2030 un accès à l’eau potable pour tous ! Cet engagement est retranscrit dans le rapport « Sustainable Development Goal 6 » des Nations Unies. Ce rapport comprend d’autres engagements en matière de protection de l'environnement et de réduction de la pollution. L'agriculture joue un rôle majeur dans la pollution de l'eau et représente 70% de la consommation mondiale en eau. C’est la raison pour laquelle nous avons demandé à deux experts - Leo Marcelis, président de la chaire d’horticulture de l’Université de Wageningen, et Stuart Lambie, responsable du développement durable chez Grodan - de présenter leur point de vue sur l’utilisation de l’eau dans le secteur des cultures sous serre. Culture hors-sol sous serre : gestion des eaux de drainage
L’opinion publique se focalise surtout sur les problématiques de la disponibilité en eau, de la rationalisation de son utilisation et de sa répartition. Or, la mauvaise gestion des eaux usées engendre de gros problèmes de qualité de l’eau. Marcelis et Lambie s’accordent à dire que dans les serres, une bonne gestion des eaux de drainage issues des systèmes d’irrigation, est essentielle si nous voulons prétendre à un mode de culture durable. Leo Marcelis souligne qu’il est important que les producteurs s’équipent d’un système permettant de collecter et de réutiliser l’eau qui n’est pas absorbée par la plante. Les cultures sur substrats (comme ceux de Grodan), permettent notamment aux producteurs de collecter efficacement les eaux de drainage pour les réutiliser sur la culture.
Stuart Lambie explique que la culture hors-sol sous serre est une des voies possibles pour que les générations futures aient accès à des aliments sains et sûrs, dans le respect des ressources naturelles rares telles que l'eau et les engrais. « La technologie Grodan permet aux producteurs d’apporter à la plante exactement ce dont elle a besoin, ni plus ni moins », précise Stuart Lambie. « Il faut en moyenne 60 litres d'eau pour faire pousser 1 kilo de tomates cultivées en pleine terre, et seulement 15 litres dans le cas de cultures hors-sol sous serre. Cette économie d’eau est liée à une meilleure maîtrise des apports en eau, grâce notamment à une gestion précise des irrigations, et au recyclage des eaux de drainage, » ajoute Stuart Lambie. Regard vers l'avenir : les innovations attendues pour le futur En plus de la collecte et de la réutilisation des eaux de drainage, comme décrit ci-dessus, existe-t-il une solution pour récupérer l’eau issue de l’évapotranspiration des plantes sous serres ? « Effectivement. Les plantes sous serres sont protégées ce qui réduit en soit la transpiration, et donc le gaspillage de l’eau. En revanche, l’eau issue de la condensation est actuellement très rarement collectée et il y a là beaucoup à gagner », explique Marcelis. Que faut-il faire pour changer cela ? « La technologie dont nous avons besoin existe, mais elle est encore très couteuse. A l’avenir, on peut s’attendre à ce que cela devienne plus accessible » ajoute Stuart Lambie. Stuart Lambie prévoit le développement des systèmes de recyclage en circuit fermé. « C’est une technique déjà couramment utilisée aux Pays-Bas et par les producteurs les plus technologiquement avancés des autres pays. Mais au niveau mondial, les marges de progrès sont très grandes dans ce domaine ». Avançons ensemble : la collaboration des acteurs de l’horticulture Pour que le secteur des cultures sous serre puisse se démarquer, il y a beaucoup de facteurs à prendre en compte, depuis l’élaboration de substrats durables aux systèmes de gestion des eaux de drainage dernière génération, en passant par l’installation de capteurs haute technologie dans les serres et la récupération de l’eau de l’évapotranspiration. C’est la raison pour laquelle l’Université de Wageningen et Grodan ont jugé que leur collaboration était essentielle. Stuart Lambie précise que les collaborations existent déjà entre de la recherche horticole et les fournisseurs du secteur, mais que ces dernières peuvent être améliorées et renforcées. Les rapprochements entre les entreprises du secteur, à l’initiative de l'Université de Wageningen, permettent de grandes avancées. Grodan travaille actuellement avec l'Université pour développer un nouvel outil de mesure. Leo Marcelis explique : " Cet outil calculera les quantités d’eau, d’engrais et de surfaces de terres agricoles nécessaires pour produire un kilo de légumes frais en comparant les résultats des cultures qui utilisent les systèmes Grodan à ceux des systèmes alternatifs basés sur la culture en sol. L'outil calculera ces paramètres pour les tomates et les concombres en tenant compte de la zone climatique où se situent les cultures". Stuart Lambie ajoute : " L'outil sera mis à jour au fur et à mesure que de nouvelles données de recherche apparaîtront, ce qui nous permettra d'accroître la précision des calculs. L'objectif est de démontrer l'impact global des systèmes de culture Grodan sur la consommation en eau, en engrais et sur les besoins en terres agricoles. L'objectif de Grodan est de développer des produits innovants permettant aux producteurs d'utiliser moins d'eau, moins d'engrais et moins de terres, tout en augmentant la quantité la production". La Journée Mondiale de l'Eau 2018 : la nature au service de l’eau Cette année, le thème s’articule autour de la nature au service de l’eau - des solutions à partir de la nature pour répondre aux défis de l’eau dans le monde. Dans le cas de l’horticulture, Leo Marcelis explique que l’utilisation de l’eau de pluie est essentielle. « Les producteurs néerlandais sont relativement avancés en matière de collecte d’eau de pluie et son utilisation en production. L'eau de pluie est très propre (bonne qualité) et donc idéale pour un usage horticole. Etant donné que cette eau est très pure et qu’elle ne contient pas de fortes concentrations de sels, elle peut être réutiliser plusieurs fois pour alimenter les plantes. » Stuart Lambie ajoute : « nos systèmes de culture en la laine de roche sont fabriquées à partir de substances naturelles (roche), ce qui nous permet de vraiment pouvoir parler de culture durable. »
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