« Réfléchissez sérieusement avant de choisir l’agriculture biologique », a récemment déclaré l’Américaine Julie Borlaug dans un journal néerlandais. En plus d’être engagée dans la biotechnologie qui favorise l’innovation dans le domaine agricole, Julie Borlaug est également la petite-fille d’un phénomène du monde de l’alimentation : Norbert Borlaug. Il y a exactement 50 ans (1970), le « père de la Révolution verte » a reçu le prix Nobel pour ses réformes agricoles.
Le pacte vert
Dans l’article, Julie soulève un point sensible dans le débat sur notre production alimentaire, notamment le pacte vert sur lequel l’Union européenne travaille et dans lequel l’agriculture biologique a un rôle important à jouer. À tort à son sens. Elle insiste sur le fait que l’agriculture et l’horticulture biologiques exigent une quantité considérable de terres.
2050
Mais ces terres sont rares. Ce n’est pas par hasard que nous sommes confrontés au défi de savoir comment nourrir les 10 milliards d’habitants que comptera la Terre en 2050. Davantage de personnes impliquent davantage d’espaces habitables, d’espaces de travail, mais également de production alimentaire. Borlaug craint que nous allions droit à une catastrophe pure et simple. Elle s’inquiète de l’accent que mettent l’opinion publique et la classe politique sur le renforcement de l’agriculture biologique. « Une aspiration mal placée pour le passé », dit-elle.
Pole position
S’il y a du vrai dans ce qu’elle dit, l’agriculture biologique constitue bien plus qu’un recul dans le temps. L’agriculture biologique est également une question d’innovation. La solution au problème alimentaire mondial passe par les deux univers, y compris l’horticulture sous serre. Avec les serres dans le Westland (Pays-Bas), en Bretagne (France) et en Kalisz (Pologne), par exemple, nous avons littéralement une « pole position ». Nous sommes assis sur une mine d’or.
Les bourdons
Entrez dans une serre moderne et attendez-vous à être étonné. Vous pénétrez dans un univers composé d’une multitude de mini-systèmes écologiques. Comme si vous marchiez dans une superbe forêt. Découvrez comment nous utilisons les bourdons pour polliniser nos plants de tomates. Nous pourrions difficilement avoir une approche plus durable. Tout est cultivé de manière circulaire dans un système fermé afin que les plantes n’utilisent que les matières premières vraiment nécessaires.
L’hydroponie
Avec la technologie des substrats de Grodan, les producteurs et les sélectionneurs peuvent produire plus avec moins d’eau, d’élément nutritif et d’espace. Saviez-vous par exemple que la culture d’un kilo de tomates en plein champ nécessite pas moins de 60 litres d’eau, alors que dans un système fermé où l’eau est recyclée, pas plus de 4 litres sont nécessaires ?
La serre high-tech
Il y a 50 ans, nous ne pouvions bien évidemment pas présumer que la serre high-tech jouerait un rôle important sur notre planète avec ses limites actuelles. Qui plus est, de nombreuses personnes seraient surprises aussi par le rôle qu’a le secteur horticole dans mon pays, les Pays-Bas, dans la production alimentaire mondiale (voir, par exemple, cette fabuleuse histoire par National Geographic). Je pense que c’est une chance de pouvoir raconter cette histoire. On peut le faire de façon scientifique comme les Borlaug, mais on peut aussi le faire d’une tout autre manière.
Les pollinisateurs
J’ai regardé récemment un documentaire américain qui expliquait l’importance des pollinisateurs tels que les abeilles et les papillons. Le film adoptait la vue aérienne d’un insecte. À un moment, vous êtes émerveillé par l’utilité de ces serres high-tech et l’environnement exceptionnel qu’elle offre pour cultiver des tomates.
Hollywood
Si nous ne pouvons pas tous être cinéastes, nous pouvons quand même raconter des histoires. Et il y a une très belle histoire à raconter pour le maraîchage. Après tout, les légumes sont des produits bons pour la santé dont vous ne mangerez jamais assez. Mais aussi parce qu’on utilise très peu de pesticides pour les cultiver dans une serre high-tech.
Moins modestes
Toutefois, cela ne signifie pas que je veux opposer l’horticulture sous serre à l’agriculture et l’horticulture biologiques. En aucun cas. L’agriculture et l’horticulture biologiques connaissent également une modernisation radicale. Mais je pense que nous sommes trop modestes quant à nos serres. Nous les considérons depuis longtemps comme normales, alors qu’elles ne le sont pas. Débarrassons-nous de cette modestie. Dans la serre, nous travaillons avec les innovations les plus ingénieuses dans le but de produire des aliments de façon encore plus efficace, durable et pérenne. En étant, parfois, simplement un peu moins modestes, nous pouvons diffuser cette histoire au plus grand nombre.
Un hamster
Vous voulez savoir qui d’autre a été très modeste ? Norbert Borlaug. Sans s’attirer une attention excessive, il a presque à lui seul sauvé un milliard de personnes de la famine. Mais bien trop peu de personnes se souviennent de lui. Ou de son travail. Un jour, Julie a amené son grand-père à l’école. « Il a montré son prix Nobel et en a parlé aux enfants. En réalité, aucun d’eux n’a été impressionné. Ils étaient beaucoup plus intéressés par l’un de leurs camarades de classe qui avait apporté son hamster ce jour-là. »
Grodan investit dans le développement de connaissances grâce à une étroite coopération avec des producteurs et des partenaires compétents tels que l’université et le centre de recherche de Wageningen. Grodan rend ces connaissances accessibles dans des tables rondes, des articles et des réunions de spécialistes.